J'ai aujourd'hui été recruté pour aider Jacques, le chauffeur-grutier Québécois, à remplir la citerne d'essence avec laquelle on fait le plein de tous les skidoo's (motoneiges). Une de ces nombreuses petites tâches qui permettent les activités de la station. Toute une fuel platform a été construite sur le ridge (l'arête rocheuse, ou nunatak, le mot inuit, pour être précis) à côté de la station. Y est stockés un (grand) volume d'essence et de kérosène (#zeroemission) nécessaire pour faire le plein de tous les véhicules du parc automobile mais aussi parfois des DC-3 (petits coucous) qui viennent nous ravitailler en cours de saison. Il faut d'abord aller chercher les fûts avec la grue d'un Prinoth (dameuse) et une pince à fût. Après, Jacques utilise la Komatsu (grue) et toute sa dextérité que pour hisser les fûts jusqu'à l'orifice du réservoir, où j'ai l'honneur de défaire le bouchon et de laisser le bidon se vider, en essayant de me faire le moins possible éclabousser. Curiosité, j'ai trouvé deux gros cristaux de glace dans un des barils. D'où vient cette eau reste un mystère, mais c'était dans un bidon d'essence acheté (moins cher) en Afrique du sud… Une fois l'opération terminée, les fûts sont soit crushés, soit utilisés comme pee drums ou stockages de sachets japonais, ou encore comme poubelles pour le tri sélectif.

Sans dévoiler de chiffres classifiés, l'Ilyutschin (grand coucou) consomme 5x plus qu'une semaine où 4 dameuses tournent non-stop pour préparer la piste d'atterrissage, qui consomme 20x plus que 3 jours où les génératrices ont tourné non-stop pour alimenter et réchauffer la station... ! Sinon les éoliennes tournent et le soleil brille sur les panneaux.